CD LES RAMONEURS DE MENHIR - TAN AR BOBL
Son ar gewier
Ni veway
Ar we'enn avalow
Ibrahim
Exarhia
Pussy riotal
Hir ew geniñ
Azawad dieub
Viva la revolution
Makhnovtchina
Ar paotr disoursi
7-08-2014
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Loran, le guitariste des Ramoneurs de Menhirs, présente le 3e album du groupe. Il s'intitule Tan ar Bobl. Interview.
Propos recueillis par MichĂšle Chaouadi
Lâesprit contestataire de Dans an Diaoul (la danse du diable) en 2007 et Amzer an Dispacâh (le temps de la rĂ©volte) en 2010 se retrouve-t-il dans votre troisiĂšme album ?
Tan ar Bobl, âle feu du peupleâ en breton, est lâalbum du ralliement des peuples en rĂ©sistance partout dans le monde. Il montre combien les minoritĂ©s culturelles sont toutes liĂ©es entre elles dans une mĂȘme lutte contre le rouleau compresseur de la mondialisation.
On reprend des chants traditionnels kabyle, touareg, grec mais aussi un morceau anarchiste ukrainien qui colle bien Ă lâactualitĂ©. Câest encore plus flagrant avec Ibrahim, le titre emblĂ©matique des BĂ©ruriers noirs de 1986 qui reprend un texte du cĂ©lĂšbre poĂšte palestinien Mahmoud Darwich. Lâalbum est sorti avant les premiers bombardements Ă Gaza par les IsraĂ©liens. Un peu comme si on avait senti les choses arriver.
On reproche souvent aux Bretons dâĂȘtre repliĂ©s sur eux-mĂȘmes en raison de leur attachement Ă leurs traditions. Or, ils sont partout dans le monde.
Le tout en bretonâŠ
Comme toujours. Le biniou et la bombarde sont omniprĂ©sents. On sonne mĂȘme Ă deux binious dans lâun des morceaux. Ce qui ne sâest jamais vu jusquâici. Annie Ebrel est Ă lâorigine de deux morceaux de lâalbum. Et puis, le titre est un clin dâĆil au concours de musiques traditionnelles Kan ar Bobl quâon a remportĂ© en 2008.
Câest dire combien la culture bretonne est ouverte. On reproche souvent aux Bretons dâĂȘtre repliĂ©s sur eux-mĂȘmes en raison de leur attachement Ă leurs traditions. Or, ils sont partout dans le monde, ils mĂ©langent volontiers leur culture avec dâautres⊠Câest plutĂŽt le FN qui prĂŽne le repli sur soi en profitant du mal-ĂȘtre des gens dĂ©racinĂ©s par le culte de lâargent, ce rĂȘve amĂ©ricain.
DâoĂč le choix de faire vous-mĂȘme la promotion du groupe sans passer par une agence de communication ?
On a toujours fonctionnĂ© comme ça. On tient Ă notre statut dâamateurs qui nâentreront jamais dans un plan de carriĂšre. Quand lâintĂ©rĂȘt financier passe avant lâhumain, un artiste ne fait que du papier peint. En 37 ans de scĂšne, je nâai jamais demandĂ© mon statut dâintermittent.
Je tiens trop Ă mon indĂ©pendance. Surtout quand on fait du rock, qui ne lâoublions pas est nĂ© dans un champ de coton !
Comment avez-vous préparé ce disque ?
On sâest enfermĂ© pendant un ou deux mois dans une vieille ferme complĂštement isolĂ©e dans le pays de Port Louis, prĂšs de Lorient. Avant dâenregistrer chez nos amis du groupe Tagada Jones Ă Rennes. Mais en tournĂ©e, on ne rĂ©pĂšte jamais car on ne veut pas rentrer dans une routine et perdre lâĂ©motionnel.
Sur scĂšne, on prĂ©fĂšre se mettre en danger, en tension. Quand on dĂ©rape, on le fait ensemble. Cet esprit de solidaritĂ© se voit en concert. Beaucoup de parents amĂšnent leurs enfants. Câest aussi ça, le rĂŽle du barde : fĂ©dĂ©rer la tribu !
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